Le graphisme et les étiquettes de vin

L’étiquette telle que nous la connaissons aujourd’hui est liée à l’invention de la lithographie en Allemagne à la toute fin du XVIIIe siècle et coïncide avec l’essor industriel de la verrerie.



Le choix d’une bouteille de vin parmi des centaines de références se révèle parfois difficile.
Pour la plupart d’entre nous, novices ou amateurs, c’est souvent le design de l’étiquette qui s’imposera au final comme critère déterminant son choix.


Et pour cause, depuis quelques années, le graphisme des étiquettes a considérablement évolué pour conquérir de nouveaux consommateurs, allant même jusqu’à séduire les plus grands connaisseurs.

Histoire de l’étiquette



Les premières « étiquettes » consistaient en des inscriptions gravées sur des amphores sur les plaques de bois ou de métal qui leur étaient attachées.


Elles étaient enterrées avec les nobles, il y a 3 500 ans, dans la vallée des Rois.



Un peu, plus tard, on commença à commercialiser le vin en tonneau avec une étiquette posée dessus. Le but était de marquer les tonneaux afin de faire apparaître l’origine et le nom du vignoble.


Au moment du service, ces vins étaient identifiés dans les carafes de service par des plaques suspendues à des chaînes posées autour de chaque carafe.


C’est au 18ème siècle qu’apparaissent les premières étiquettes imprimées et personnalisées. Le vin peut être mis en bouteille et les plus nobles vignobles commencent alors à étiqueter leurs bouteilles grâce à du papier fait main.



En 1789, le marquage connaît un véritable essor grâce à l’invention de la machine à papier.


Ces étiquettes étaient d’abord très simples, parfois annotées à la main, puis l’invention de la lithographie par Aloys Senefelder en 1796 en Allemagne a permis l’impression en série, y compris avec de la couleur, elles commencent à être utilisées sur divers produits dans l’alimentaire et le médical.


Les premières étiquettes de ce type en France sont apparues sur les vins de Champagne (souvent très élaborées sur le plan graphique) puis dans les autres régions, à commencer par la Bourgogne et le Bordelais.




Après la Deuxième Guerre Mondiale, les marques de vins s’affirment et on s’intéresse de plus en plus à la provenance des vins, donc au terroir.

Les appellations d’origine bien qu’elles existent depuis 1935, sont en plein essor et constituent un des critères de sélection majeurs.


D’abord apparues aux États-Unis, c’est à partir de 1950 que l’introduction des étiquettes dans le quotidien va exploser au niveau mondial.

L’étiquette adhésive s’applique alors sur toutes les surfaces comme par exemple le bois, le plastique, le verre,…




En 1970, grâce aux progrès électroniques, une étiquette comprenant plusieurs données apparaît : le code-barres.


Aujourd’hui, l’étiquette est l’acte de naissance d’un vin, avec les informations requises par la législation viticole ainsi que des informations supplémentaires facultatives.

Les informations les plus importantes figurent sur l’étiquette principale, d’autres informations peuvent figurer sur une étiquette supplémentaire au niveau du cou et/ou du dos.

Des informations supplémentaires telles que le nom du producteur peuvent également figurer sur le bouchon ou la fermeture.

Une recherche d’identification



Le vin est un nectar noble issu de la terre et du travail des hommes, depuis toujours, il est associé à la recherche du plaisir dans la dégustation.


Véritable acte social, la dégustation permet les échanges et confère au vin un rôle essentiel dans les rapports sociaux entre simple plaisir et définition du rang.


En effet, vous ne dégusterez pas les mêmes vins lors d’un repas de Réveillon ou à l’apéro du samedi soir, vous ne trouverez pas non plus les mêmes étiquettes.


Dans un monde en perpétuel mouvement, la recherche de l’identification semble poussée par un réel besoin de repères et d’appartenance.

l’étiquette médievale



Concernant les typographies utilisées, on note que les polices de caractères gothiques et à empattement (Serif) caractérisent le mythe du bon vieux temps, d’un métier bien fait et noble.

A cela, s’ajoutent des signes distinctifs que l’on retrouve sur les étiquettes de vins de Bourgogne comme les symboles ecclésiastiques, les attributs pontificaux, les armoiries ou blasons ainsi que celles de Bordeaux avec un vieux pan de mur, une grille en fer forgée, un château.

Le caractère ancien devient la preuve d’une qualité rustique qui renforce l’image d’un vin de garde.

Un papier jauni viendra suggérer quant à lui le caractère historique du château.

l’étiquette terroir



Elle exprime une valeur d’authenticité, la culture de la vigne.


Elle représente des aquarelles, dessins au crayon à papier qui caractérisent des bourgs, petits villages de campagne ou le vignoble de la région.


On en trouve beaucoup parmi les vins du Beaujolais et de Bourgogne.

l’étiquette aristocrate



L’étiquette de caractère aristocrate se pare de dorures bourgeoises, d’arabesques et d’attributs royaux. Elle vient suggérer l’excellence, la supériorité, la rareté, le luxe voire la légitimité.
La colorimétrie est épurée, simple et discrète.
Elle est souvent vue sur des vins de Bourgogne.

l’étiquette minimalisme



Elle repose sur les blancs et la discrétion, des couleurs douce aqua-rétique.
La subtilité repose sur une impression de « quasi-vide » qui révèle tout.
Souvent monochromes, très épurées, avec pas ou peu de texte.

l’étiquette d’aujourd’hui et de demain



Elle est la vaste catégorie de designs contemporains d’étiquettes de vin.


Ce grand ensemble de designs comprend toutes les idées qui tentent d’attirer l’attention du client en étant audacieux, drôle, effronté ou marquant d’une manière ou d’une autre.


Des colorimétrie très voyant, limite « tape à l’œil », des formes géométriques apparaissent.


L’étiquette 3D fait également son entrée pour offrir encore plus de réalisme.

pour résumé



La production de vin est affecté par de nombreuses variantes, mais même le meilleur produit ne se vendra pas avec une étiquette de vin ordinaire et ennuyeuse.


Dans cet article, j’ai réalisé ses modèles d’étiquettes de vin, du contemporain au minimaliste en passant par le vintage et l’abstrait. En tant que producteur de vin, vous pouvez prendre en compte tous ces conseils.


Et si vous possédez votre propre magasin de vin (ou si vous souhaitez créer un look plus haut de gamme pour vos bouteilles exportées), créez vos propres boîtes et sacs en papier avec votre marque.



« L’habit ne fait pas le moine, et l’étiquette ne fait pas le vin, mais elle y contribue »

Jean-Michel Deluc, sommelier.

graphist-am

Graphit'AM Graphiste indépendant basée à Nuits-Saint-Georges en Bourgogne-Franche Comté avec une passion plus prononcé pour l'illustration.

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